Le livre « Pour une enfance heureuse » a fait connaître au grand public les apports des neurosciences affectives et sociales sur le développement du cerveau de l’enfant. Ecrit par la pédiatre Catherine Gueguen et paru en 2014, il constitue un véritable plaidoyer en faveur d’une éducation bienveillante des enfants.

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Livre « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen

Dans cet article, je propose un résumé du livre Pour une enfance heureuse à partir des messages qui me semblent les plus importants. J’ai essayé de rester fidèle à l’ouvrage en utilisant des phrases tirées du livre ou en les reformulant. Dans la dernière partie de l’article, je donne l’usage que j’en fait dans ma parentalité.

Catherine Gueguen, auteure du livre « Pour une enfance heureuse »

Catherine Gueguen est pédiatre et a travaillé pendant de nombreuses années en maternité et à l’hôpital en région parisienne. Au quotidien, elle reçoit des parents qui la questionnent sur des sujets de parentalité comme le sommeil, les comportements des enfants, etc. Elle se forme en haptonomie et en Communication Non Violente.

Neurosciences, Catherine Gueguen, Pour une enfance heureuse
Catherine Gueguen, auteure du livre « Pour une enfance heureuse »

Elle découvre les neurosciences affectives et sociales qui font leur apparition dans les années 2000. Persuadée que ces nouvelles connaissances scientifiques changent fondamentalement l’approche que les parents et professionnels doivent avoir de l’enfant, elle écrit le livre « Pour une enfance heureuse ». Elle dit de ses livres que ce n’est pas elle qu’il faut applaudir mais tous les scientifiques qu’elle cite dans ses ouvrages et qui ont permis ces grandes découvertes.

Neurosciences, Catherine Gueguen
Neuroscientifiques cités par Catherine Gueguen dans le livre « Pour une enfance heureuse ». Extrait tiré de la présentation de Catherine Gueguen lors des Rencontres Perspectives le 8 mai 2021

En 2019, elle fonde à l’université de la Sorbonne un Diplôme Universitaire (DU) d’accompagnement à la parentalité pour les pédiatres et médecins. Ce DU a pour socle les neurosciences affectives et sociales et la théorie de l’attachement.

Comprendre les étapes de développement du cerveau pour comprendre l’enfant

L’immaturité du cerveau des enfants permet de comprendre leurs comportements

Les différents stades de développement du cerveau expliquent les réactions émotionnelles des enfants. Celles-ci qui, parfois, déroutent les adultes.

Jusqu’à 6-7 ans, l’enfant réagit principalement avec son cerveau archaïque. Le cortex préfrontal qui permet de prendre du recul face aux émotions, n’est totalement mature qu’au début de l’âge adulte. De même, le système nerveux parasympathique qui apaise et régule les émotions et impulsions ne commence à se développer qu’à partir de 2 ans.

Cette immaturité biologique est la cause des tempêtes émotionnelles que traversent tous les enfants régulièrement. Leurs réactions, proposées par le cerveau archaïque, sont alors de 3 types : l’attaque, la fuite ou la sidération.

Ce n’est pas qu’ils ne veulent pas, c’est qu’ils ne peuvent pas

Nous attendons souvent des enfants qu’ils fassent des choses qu’ils ne sont simplement pas encore capables faire, ou pas systématiquement. Par exemple, lorsqu’ils sont submergés par leurs émotions, les enfants ne peuvent pas retrouver leur calme seuls. En effet, la partie du cerveau permettant de le faire n’est pas encore mature.

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Dans le livre « Pour une enfance heureuse », Catherine Gueguen explique que les enfants vivent de véritables tempêtes émotionnelles liées à l’immaturité du cerveau

Les règles sociales du vivre-ensemble ne peuvent commencer à être intégrées qu’à partir de 3 ans. Par exemple, dire « bonjour », « merci », « pardon » aux moments jugés opportuns culturellement.

De même, jusqu’à 5-6 ans, les enfants n’ont pas la notion du temps. Ils vivent intensément le présent et aiment prendre leur temps. Ils vivent dans l’imaginaire et n’ont aucunement la notion du devoir, même s’il est l’heure d’aller à l’école.

L’enfant va progressivement devenir « raisonnable » à partir de « l’âge de raison », vers 6-7 ans. En effet, c’est à ce moment-là que le cortex préfrontal commence à maturer, et ce jusqu’à 25 ans ! Avant l’âge de raison, raisonner un enfant en proie à de fortes émotions est impossible.

Les comportements des enfants sont à décoder

De nombreux comportements sont communs à tous les enfants et dérangent parfois les adultes. Par exemple, ils ont des impulsions comme vouloir manger immédiatement ce qu’ils aiment, trépigner pour l’obtenir, etc. Ces attitudes sont appelés à tort « caprices » car en réalité, elles s’expliquent simplement par l’immaturité de certaines parties de leur cerveau.

De même, les gestes tels que taper, mordre, dire des gros mots ou « t’es méchante » ne doivent pas être pris au premier degré. Ils sont la résultante d’émotions que les enfants sont incapables de contenir. Réagir durement enclenche un cercle vicieux dans la relation parent-enfant et produit tout le contraire de ce que le parent et l’enfant souhaitent.

Quand l’enfant provoque le parent, le « cherche », il faut décoder. Les enfants ne savent pas agir autrement que par des pleurs ou leurs comportements pour exprimer leurs besoins.

Les méthodes éducatives traditionnelles produisent des effets inadaptés et néfastes

Les neurosciences remettent en question les méthodes éducatives traditionnelles malgré leur efficacité apparente

L’éducation traditionnelle est souvent justifiée par l’intention d’agir pour le bien des enfants. Mais les découvertes des neurosciences depuis les années 2000, remettent totalement en question ces standards éducatifs. Punir l’enfant, crier, le menacer, ne lui apprend pas les règles éthiques. L’enfant obéira par soumission ou crainte mais non par respect.

Catherine Gueguen souligne l’apparente efficacité de ces violences : « Il est facile d’avoir un enfant « sage », il suffit de lui interdire d’exprimer ses émotions et ses besoins. Quand il est bébé, il suffit de ne pas répondre à ses pleurs et au bout de quelques jours il n’appellera plus sauf pour signaler ses douleurs. » Elle ajoute « Il faut s’interroger quand un enfant de 5 ans parait très sage. ».

Quand ces situations se répètent, l’enfant ressent de la colère et de la méfiance envers son parent, ce qui détériore leur relation et contribue à le rendre insécure.

Des centaines d’études montrent que l’éducation par la peur a des effets délétères

Catherine Gueguen cite des centaines d’études réalisées par des chercheurs en neurosciences depuis les années 2000. Ces études convergent toutes à montrer que l’éducation par la crainte ou la soumission aboutit à terme aux effets contraires de ce qui est attendu.

Daniel Siegel, pédopsychiatre et professeur à l’université de Los Angeles, a observé les effets sur l’enfant des attitudes parentales lors d’un même comportement de l’enfant. Il observe qu’un comportement parental autoritaire ou d’indifférence rend l’enfant provoquant et pleurnichard. L’enfant recherche ainsi désespérément l’attention et le soutien de ses parents.

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Dans « Pour une enfance heureuse », Catherine Gueguen explique pourquoi l’isolement de l’enfant est aussi néfaste que les violences physiques

L’impact du stress dans le cerveau explique ces effets délétères

La peur génère du stress, qui à son tour génère du cortisol, de l’adrénaline et de la noradrénaline. L’auteur cite de manière très détaillée, les nombreuses études montrant que ces molécules en quantité élevée ont des effets très délétères sur le cerveau de l’enfant.  

Par exemple, le cortisol peut rester en quantité importante dans le cerveau pendant des heures, jours, voire des semaines après un épisode de stress intense. Il agresse les neurones de l’hippocampe, ce qui a des effets désastreux sur la mémoire et l’apprentissage.

Ces effets délétères perdurent jusqu’à l’âge adulte

Les évènements très stressants vécus dans la petite enfance s’impriment à vie dans le cerveau de l’enfant, même s’il ne s’en souvient pas. En effet, l’amygdale, qui est la partie du cerveau qui stocke les souvenirs émotionnels, est totalement mature. Au contraire, l’hippocampe, partie du cerveau qui stocke les souvenirs factuels, ne l’est pas.

Quand un adulte crie, punit, tape, il transmet directement ses émotions à l’enfant par l’effet de neurones appelés « neurones miroirs ». Toutes ces situations stressantes, si elles sont répétées, restent fixées dans l’amygdale de l’enfant. Elles continueront à agir jusqu’à l’âge adulte, sans qu’il en ait conscience.

Des études montrent que parfois les conséquences du stress n’apparaissent pas chez l’enfant mais vont se révéler tardivement à l’adolescence ou à l’âge adulte. Des corrélations sont observées avec l’augmentation de risques comme les addictions, l’agressivité, la délinquance, la dépression, etc.

Certaines méthodes plus insidieuses produisent les mêmes effets que la violence physique

L’autrice cite des études de l’université de Harvard montrant que « les souffrances morales sont aussi délétères que les souffrances physiques et laissent des traces jusqu’à l’âge adulte ». Il s’agit par exemple de l’usage de menaces, de mots vexants, humiliants comme « j’espère que tu n’auras pas d’enfants car s’ils te ressemblent je les plains ».

D’autres méthodes peuvent paraitre banales, mais ont également des effets délétères si elles sont répétées fréquemment. Par exemple, demander en permanence à l’enfant de se taire, d’arrêter de courir, d’arrêter de poser des questions, ne jamais s’intéresser à ses activités, diriger systématiquement ses jeux ou lui raconter des histoires qui font peur avant 5 ans, car ils ne sont pas encore capables de différencier le réel de l’imaginaire.

Contraindre l’enfant à l’isolement a des effets aussi néfastes que la douleur physique

Catherine Gueguen insiste sur le fait que la privation affective est l’un des stress les plus nocifs dans la petite enfance. Elle se base sur de nombreuses sources scientifiques et systématiquement citées dans son ouvrage.

Elle cite notamment une étude menée par Naomi Eisenberg, docteure et professeure de psychologie à l’université de Los Angeles, montrant les effets pervers de l’isolement punitif de l’enfant. En cas de rejet social, une partie du cerveau appelée le Cortex Cingulaire Antérieur, s’active de la même manière qu’en cas de douleur physique.

De plus, le fait de contraindre l’enfant à aller se calmer seul dans sa chambre est contre-productif à long terme, car il inhibe le développement des connexions cérébrales permettant de le faire à l’âge adulte.

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Dans « Pour une enfance heureuse », Catherine Gueguen explique que les enfants ne peuvent pas se calmer seuls en cas de crise

Pour une enfance heureuse : la relation idéale à l’enfant est respectueuse, soutenante et empathique

Un environnement bienveillant joue un rôle prépondérant dans le bon développement du cerveau

Catherine Gueguen cite de nombreuses études montrant que l’affection pour l’enfant est indispensable mais insuffisante. Il a besoin d’un entourage empathique, chaleureux, soutenant et cohérent pour se bien se développer.

La partie du cerveau appelée « COF » pour Cortex Orbitofrontal est primordiale dans la vie affective. Le COF permet de réprimer l’impulsivité et les actes irraisonnés. Il est le siège de l’empathie, de la compassion, du sens moral et aide à prendre des décisions de vie.

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Dans le livre « Pour une enfance heureuse », Catherine Gueguen explique que la relation idéale est empathique

Allan Schore est le fondateur des neurosciences affectives et sociales. Il est directeur du département de psychiatrie à l’université de Los Angeles et a des formations multiples : pédiatre, neurologue, psychiatre, psychanalyste, chimiste et biologiste. Ses recherches montrent que si les parents offrent de l’écoute, de la sécurité et de la compréhension envers l’enfant, le COF s’épanouit.

De même, à force d’observer les adultes traverser des conflits avec calme et justesse, les circuits du COF enregistrent la manière de faire. L’enfant acquiert ainsi progressivement une intelligence relationnelle. Au contraire, si les adultes sont dans un rapport de domination permanent, l’enfant n’intégrera pas qu’on lui demande de faire le contraire de ce dont il fait l’expérience au quotidien

Poser des limites à l’enfant est nécessaire mais l’essentiel réside dans la manière de les poser

Catherine Gueguen rappelle que la parentalité positive n’est pas une parentalité permissive. Poser des limites aide notamment à apprendre le vivre-ensemble : ne pas se nuire à soi-même et ne pas nuire aux autres. Mais l’essentiel réside dans la manière de transmettre ces limites aux enfants.

Si l’adulte est dans le rapport de force et la rigidité, la relation avec l’enfant se détériorera. Au contraire, quand l’adulte pose les limites de façon douce et patiente, l’enfant n’est plus sous l’emprise de la peur. La colère et la frustration s’expriment mais ne durent pas. Une fois ces émotions passées, l’enfant apaisé peut apprendre qu’il est possible de se tromper, d’être frustré et de redémarrer. La confiance avec le parent est préservée.

Tout au long de la petite enfance, les enfants ont besoin d’être accompagnés et sécurisés par les adultes pour retrouver leur calme.

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Dans « Pour une enfance heureuse », Catherine Gueguen explique que les enfants ont besoin d’être soutenus pour traverser leurs émotions

Pour une enfance heureuse en France : parents et professionnels ont besoin d’aide pour changer

Il est très difficile d’élever son enfant différemment de la manière dont on a été élevé

Catherine Gueguen cite les chiffres de la violence éducative en France en 1999. 84% des parents utilisait les châtiments corporels pour éduquer leurs enfants, en plus des violences verbales et punitions. Un pourcentage équivalent d’adultes avait subi des violences éducatives pendant l’enfance.

La transmission de ces pratiques se poursuit de génération en génération et la plupart des adultes est dans le déni de ce qu’ils ont vécu ou le justifie : « je le méritais ».

De plus, l’empathie, qui est le fait de savoir exprimer ses propres émotions et comprendre celles des autres, s’apprend en vivant des relations empathiques. Or la grande majorité des adultes n’a pas reçu d’empathie pendant l’enfance. Ils n’arrivent pas à s’en donner et en donner à leur enfant. Ils se sentent alors impuissants et à bout devant les pleurs ou les comportements de leur enfant.

Les parents ont besoin d’entraide et d’accompagnement

Les parents s’isolent souvent dans leurs difficultés car il n’est pas confortable de parler des soucis que l’on rencontre avec son enfant. Ils craignent parfois d’être jugés ou de se remettre en cause. Alors que se tromper est normal et fréquent dans l’éducation d’un enfant. Il est possible de reconnaitre ses erreurs et avancer.

Les parents ont besoin d’associations, de réseaux d’aide ou de consultations individuelles pour avancer dans leurs difficultés. L’empathie peut s’apprendre à l’âge adulte, avec la Communication Non Violente notamment. Ils ont également besoin de passer la main pour souffler et faire des pauses.

Les professionnels de la petite enfance ont également besoin d’être plus nombreux pour répondre aux besoins des enfants. Leurs formations mériteraient d’être approfondies pour mieux les comprendre. Très souvent elles n’expliquent pas le développement du cerveau affectif et social de l’enfant.

La France peine à changer mais la Suède montre la voie

En France, des croyances très anciennes et archaïques représentent l’enfant comme un animal sauvage qu’il faut dresser. Les VEO ou « petites » violences du quotidien sont considérées comme banales, voire encouragées par une partie de la communauté.

L’étiquette de l’enfant-tyran les place en position de bourreaux. Pourtant, les connaissances actuelles montrent que la plupart de ces comportements proviennent de l’immaturité du cerveau de l’enfant.

Des solutions existent comme le montre la Suède qui a été le pays pionnier en adoptant en 1979 une loi accompagnée de campagnes de sensibilisation pour le respect des enfants. En 1960, 9 enfants sur 10 étaient frappés en Suède alors qu’au moment de la parution du livre, c’était moins d’1 enfant sur 10.

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La Suède est le premier pays a avoir promulgué une loi contre les violences et humiliations faites aux enfants en 1979

Mon usage du livre « Pour une enfance heureuse » en parentalité

Des apports scientifiques qui confortent mon intuition de parent

En devenant maman, je me suis intéressée à la parentalité positive qui donnait des alternatives aux rapports de force dans les relations avec les enfants. A l’époque, je n’ai pas cherché de preuve scientifique en faveur de la parentalité positive. Je savais juste que je n’étais pas alignée quand je me positionnais comme « l’adulte dominant ». Je sentais que la relation avec mon enfant et l’ambiance familiale se détérioraient. Et surtout, je me souvenais que cette posture des adultes dans mon enfance ne m’avait pas aidée à grandir mais plutôt à avoir envie de me rebeller.

Alors, quand j’ai découvert le livre « Pour une enfance heureuse », ça a été la cerise sur le gâteau 😉. Etant ingénieure de formation initiale et ayant un esprit assez cartésien, j’ai également fortement apprécié toutes les références dans le livre et le fait que les chercheurs cités soient reconnus par la communauté scientifique internationale.

J’écoute ma culpabilité pour faire évoluer ma parentalité

Bien sûr, ce livre a également réveillé ma culpabilité de parent. Celle qui pointe son nez toutes les fois où je glisse vers les VEO avec mon enfant.

Mais cette culpabilité j’ai appris à l’écouter, notamment grâce aux outils de développement personnels que j’ai sélectionnés pour m’accompagner dans ma vie de parent. Ma culpabilité me prévient quand ce que je fais n’est pas aligné avec ce que je pense au fond de moi. Elle me prévient qu’il est surement temps que je prenne un moment pour recharger les batteries car je suis trop fatiguée et je ne veux pas que mon enfant en paie les conséquences.

J’aime cette idée d’écouter la culpabilité, car une fois qu’elle est traversée, il devient possible de la transformer. Catherine Gueguen le dit bien dans son livre : faire des erreurs quand on est parent est normal. Ensuite, on peut réparer et s’excuser auprès de son enfant. Puis passer à l’action pour faire évoluer sa parentalité : entraide, consultations, groupes de parents, formations, etc.

Finalement, je suis fière de faire partie de cette génération charnière qui accepte de changer son regard sur l’enfant et de se remettre en question. Comme l’a fait Catherine Gueguen dans l’exercice de sa profession de pédiatre, à la lumière des neurosciences affectives et sociales.

J’espère que cet article vous aura été utile ! Et si vous voulez aller plus loin, voici quelques liens qui pourraient vous intéresser.

Livres de Catherine Gueguen :

TEDx de Catherine Gueguen : Et si on changeait de regard sur l’enfant

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